InVivo entre dans l’ère de la consolidation

En 2022-2023, InVivo a dégagé un chiffre d’affaires de 12,4 Mds€ pour un Ebitda de 330 M€. Ces dernières années, la taille du groupe a explosé, d’abord avec le rachat de Soufflet fin 2021 puis avec l’acquisition cette année de la Malterie belge du Château, du groupe australien United Malt Group ainsi que des moulins de Chambly, dans l’Oise, et de Champagné, dans la Sarthe.

« Les trois prochaines années seront celles de la consolidation », souligne Thierry Blandinières, directeur général d’Invivo, lors de la convention du groupe à Paris mercredi 20 décembre.

Le plan « Grandir ensemble » à horizon 2027 ambitionne la réussite de l’intégration des nouveaux salariés (70 à 80 % étant arrivés au cours des cinq dernières années) pour créer du lien entre les équipes et monter en puissance en France et à l’export.

« Pour chaque métier, nous avons nommé des vice-présidents qui servent de relais entre la direction et le conseil d’administration pour l’établissement des stratégies et la vérification de leur aboutissement », précise Jérôme Calleau, président d’InVivo. Les quatre verticales métiers sont concernées : commerce de grains (3,9 Mds€ de CA), pôle agriculture (3,4 Mds€), agroalimentaire (2,8 Mds€) et retail (1,4 Md€).

Digital et outils bas carbone au service de la production

InVivo souhaite poursuivre la troisième voie pour l’agriculture entamée en 2019. Son leitmotiv ? Produire plus et mieux via l’utilisation croissante d’outils digitaux et de produits de biocontrôle. « Pour renforcer nos filières (malterie, meunerie), nous avons intégré au sein de Soufflet agriculture de nombreuses solutions digitales de Bioline telles que Smag, Be Api et Carbon Extract, illustre Christophe Passelande, directeur de Soufflet agriculture. Nous voulons également faire de Carbon Farming Unit, un véritable outil d’accompagnement pour renforcer la relation entre nos équipes commerciales et nos agriculteurs. » L’entité Grafite est plus que jamais plébiscitée pour la commercialisation de matières premières bas carbone.

Michel Prugue, vice-président du groupe pour l’agriculture, ne souhaite pas pour autant délaisser les anciens métiers et argue que « sans semence, sans fertilisant, sans produit de protection des plantes, pas d’outil de production pour les agriculteurs ».

L’export est aussi un axe privilégié. « Une tonne sur deux est exportée », rappelle Christian Sondag, vice-président pour le négoce international. « Étant donné la pression du blé russe en Afrique, il faut ouvrir de nouveaux marchés », précise Thierry Blandinières. Déjà implanté en Europe centrale et orientale avec Soufflet, InVivo poursuit son extension en Pologne (bureau), Serbie et Croatie (filiales). Une école d’artisans boulangers a vu le jour en Côte d'Ivoire. Et le Moyen-Orient fait partie des nouveaux convoités.

Exporter le savoir-faire français

Le déploiement à l’international sera bien évidemment facilité par l’intégration d’United Malt Group. De nouveaux marchés aux États-Unis, en Australie, en Écosse s’ouvrent à InVivo dans le secteur de la brasserie artisanale, qui complète celui en B-to-B de Soufflet. Côté blé, c’est la montée en puissance des boulangeries Louise dans le paysage français et international qui est attendue. L’enseigne ouverte sur les Champs-Élysées n’est qu’une première étape. « Elle sert à la fois de démonstrateur pour les consommateurs finaux de la capacité d’InVivo à travailler en filière et de vitrine à l’international », indique Cédric Carpène, vice-président en charge de la distribution.

L’enjeu est désormais d’articuler grâce au numérique le savoir-faire de l’amont avec celui de l’aval pour faire évoluer les chaînes d’approvisionnement. « Il faut viser l’excellence pour répondre aux attentes du marché français et exporter notre savoir-faire », conclut Jean-François Naudi, vice-président en charge de l’agroalimentaire.